Je souhaitais lire ce livre depuis longtemps et j'ai été charmé, tant pat l'histoire que par le style.
Immédiatement, on est frappé par cette écriture un peu bizarre, un peu bancale mais tellement touchante. Un peu comme les personnages de Véronique Ovaldé. Ils ne sont pas nés sous une bonne étoile mais ils font tout pour se maintenir droit sur leurs jambes. Ce n'est pas toujours possible. Il y a les moments de doutes. La douleur. La solitude. Si immense qu'elle donne le vertige. Mais il y a les rencontres. Celles de hasard. Celles qui vont tout changer.
Vu le sujet et le continent concerné, je m'attendais à retrouver toute la flamboyance et l'excentricité des auteurs sud-américains. Ce n'est pas le cas. S'il y a bien quelques bizarreries, pas de grands éclats. Plutôt la rumeur du quotidien. En revanche, de ces contrées, l'auteur a su trouver la force. Et le climat. Cette chaleur qui envahit tout. Fait tanguer les êtres. Et la force qu'on déploit pour y échapper. Cette force aussi pour briser son destin. Pour se construire sa propre vie.
En lisant la vie de Vera Candida qui lutte contre la fatalité à force de patience, j'ai aussi pensé à Et que le vaste monde poursuive sa course folle de Collum McCann. Cette même volonté têtue. Et ce même destin qui semble inéluctable. Et la même victoire sur soi-même.
On a parfois du mal à s'attacher à Vera Candida. Mais on a envie de lui ouvrir ses bras. Pour l'aider. Ou la soutenir tout simplement. Parce qu'elle est d'un courage étonnant. Et surtout il y a le fantastique Itxaga et son magnifique amour. Et Rose, tout en courage et en abnégation pour sa petite fille. Tout ses personnages donne à ce livre une dimansion humaine. Touchante. Car c'est finalement ce qui me restera de ce roman : de l'émotion et une belle leçon de vie. Et surtout un magnifique roman d'amour.
Un gros coup de coeur pour cette écriture qui me donne envie de connaître ses autres romans.
Résumé : Quelque part dans une Amérique du Sud imaginaire, trois femmes d'une même lignée semblent promises au même destin : enfanter une fille et ne pouvoir jamais révéler le nom du père. Elles se nomment Rose, Violette et Vera Candida. Elles sont toutes éprises de liberté mais enclines à la mélancolie, téméraires mais sujettes aux fatalités propres à leur sexe. Parmi elles, seule Vera Candida ose penser qu'un destin, cela se brise. Elle fuit l'île de Vatapuna dès sa quinzième année et part pour Lahomeria, où elle rêve d'une vie sans passé. Un certain Itxaga, journaliste à L'Indépendant, va grandement bouleverser cet espoir. Un ton d'une vitalité inouïe, un rythme proprement effréné et une écriture enchantée. C'est ce qu'il fallait pour donner à cette fable la portée d'une histoire universelle : l'histoire des femmes avec leurs hommes, des femmes avec leurs enfants. L'histoire de l'amour en somme, déplacée dans l'univers d'un conte tropical, où Véronique Ovaldé a rassemblé tous les thèmes - et les êtres - qui lui sont chers.