Le titre est magnifique. On dirait un poème. Un refrain. Une invitation
à la lecture. Au voyage.
Puis on entre ans le livre. On découvre Mathias. Mathias et son chagrin. Sa mère vient de mourir. Il ne sait plus quoi faire. Comme un grand pantin désarticulé. Ne reste que le vide. Et soudain,
répondant à un appel, Giant Jack apparaît et lui confie un morceau de son ombre. Mathias va alors pouvoir se reconstruire. Petit à petit. pas à pas.
C'est toute la douleur de l'enfant que nous restons que nous raconte Mathias. Avec dignité. Avec tendresse. On voit son personnage avancer, même si ce n'est pas facile. Même s'il tombe.
Souvent.
L'écriture est fluide, belle, proche de la musique ou de la poésie. Les phrases sont exactement là où elles doivent être. Si on retrouve un peu moins de magie que dans La mécanique du coeur, on est toujours séduit par ces personnages en quête du bonheur. On s'attache à eux. On
voudrait les garder auprès de soi. Giant Jack d'abord. Avec ce corps trop grand. Ses blessures qui se mêlent à sa joie de vivre. Cette cassure. Mathias ensuite. Qui réagit avec tout ce qu'il est,
face à l'innaceptable. Qui ne renonce pas. Qui apprend à grandir. La maman de Mathias enfin. Personnage en filigramme tout le long du livre. Personnage attachant. Pleine de tendresse. Qui veille
sur les siens. Jusqu'au bout.
Une véritable réussite. Un très beau moment d'émotion qui fait du bien.
Résumé :
" Comment on va faire maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi ? Qu'est-ce que ça veut dire la
vie sans toi ? Qu'est-ce qui se passe pour toi là ?
Du rien ? Du vide ? De la nuit, des choses de ciel,
du réconfort ? " Mathias, une trentaine d'années mais une âme d'enfant, vient de perdre sa mère. Sans le géant qu'il rencontre sur le parking de l'hôpital, que serait-il devenu ? Giant Jack, 4,50 mètres, " docteur en ombrologie ", soigne les gens atteints de deuil. Il donne à son protégé une ombre, des livres, la capacité de vivre encore et de rêver malgré la douleur... Il le fera grandir.