26 janvier 2010
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Une histoire entre deux soeurs qui se ressemblent et pourtant très différentes. Différentes car Anna est tombée dans l'escalier et que depuis elle est aphasique. Différentes aussi parce que, même frère ou soeur, deux individus sont toujours uniques. Différentes parce que les parents de Paula, l'héroïne, ont focalisé toute leur attention sur Anna.
Pourtant, au fil des pages, Paula va peu à peu grandir. S'épanouir. Exister aux yeux de ses parents. On a l'impression d'assister à la métamorphose d'un papillon. Un très beau papillon.
Difficile d'en dire plus sans révéler un des éléments clef de l'intrigue. Disons que le livre est composé de trois parties et que j'ai particulièrement aimé les deux dernières. Même si la deuxième est parfois difficile. Très émouvante. J'ai aimé le regard de l'auteur sur le handicap. Son regard sur Anna. La réflexion sur la place de la parole aussi.
Est-ce que ne pas parler empêche de se faire comprendre? N'y-a-t-il pas d'autres moyens de se faire comprendre? Et parfois, ne parle-t-on pas pour cacher, plus que pour dévoiler? Est-ce que la parole ne nous empêche pas, parfois, d'entendre les autres?
Le corps est aussi très important. L'auteur sait lui donner la place qu'il mérite. Le corps comme moyen de communication. Comme lien avec l'extérieur. Avec la vie.
Un bel hymne à la vie et à la famille.
Résumé : On se ressemble depuis toujours, Anna et moi, mais depuis que j'ai rattrapé sa taille, depuis que j'ai laissé pousser mes cheveux, on pourrait nous prendre pour des jumelles. Je pense que maman ne supporte pas ça. Je suis tout ce qu'elle aurait voulu pour Anna, et je ne suis pas Anna. Je suis son clone, son double préservé. l'usurpatrice assassine : elle avait huit ans et moi six, nous jouions à papa-maman, mais je ne me souviens de rien. J'étais dans les bras d'Anna, ma poupée est tombée et je me suis penchée pour la ramasser Anna a perdu l'équilibre et notre famille a basculé dans l'escalier.