Un très beau livre à l'écriture magistral. On entre immédiatement dans l'histoire. Dès la première page. On a envie de suivre ces personnages tous un peu étranges. Tous un peu à côté de la
vie.
Le docteur Wilbur est un personnage attachant. On comprend ses motivations profondes. Sa douleur. Ce métier qu'il exerce un peu comme un sacerdoce. Avec l'arrivée de son futur adoptif, les choses vont peu à peu changer. Evoluer. Leur relation prend une place très importante dans le roman, sans pour autant effacer le reste.
On découvre un monde difficile, souvent intolérant. La façon de vivre des gens à l'époque. Leurs idées. Parfois justes. Parfois préconçues. Mais c'est surtout une réflexion sur la vie et le libre arbitre que nous offre John Irving. Où est lle bien? Où est le mal? Quels choix sommes nous amenés à faire en tant qu'être humain. Ce double rôle que joue Wilbur n'est-il pas un reflet de ce que nous vivons chaque jour? Chaque jour où ce qui nous paraît juste tourne parfois à la catastrophe et inversemment?
Il y a aussi une belle réflexion sur le lien filial. Qu'est-ce qui fait qu'on est l'enfant de quelqu'un? La biologie? Le fait qu'il nous ait élevé? Ce qu'il nous a transmis?
A tout cela s'ajoute l'écriture rythmée et envoûtante de John Irving. Les pages défilent. On se laisse porter. On découvre une facette du monde. Et on sort de ce roman un peu grandi.
Résumé : Dans un orphelinat situé au fin fond du Maine, Wilbur Larch, gynécologue excentrique, se livre à une double mission : mettre au monde des enfants non désirés, et futurs orphelins - " l'oeuvre de Dieu " -, interrompre illégalement des grossesses - " la part du Diable ". Mais entre lui et un orphelin réfractaire à quatre tentatives d'adoption, vont peu à peu se développer des sentiments qui ressemblent fort à ceux d'un père et d'un fils.