C'est un tout petit livre, qui se lit très vite, que nous propose ici Eric-Emmanuel Schmitt. Un tout petit livre comme il sait si bien les faire. Un tout petit livre dont les personnages laissent
une trace. Une trace en nous, pour nous accompagner. On n'oublie pas facilement Jun. On s'interroge. On écoute ses réponses. Et on apprend. Au moins on réfléchit. On lutte contre des
préjugés.
Parce que, vu le thème du roman, ce n'était pas gagné. Je suis allergique aux sumos. Je ne vois vraiment pas l'intérêt. Du moins je ne le voyais pas avant ce livre. Grâce à la magie des mots,
Schmitt nous entraîne dans cet univers totalement méconnu. Et on découvre. On regarde tout cela d'un autre oeil.
C'est un roman d'apprentissage (comme souvent avec cet auteur). Celui d'un jeune garçon qui va peu à peu (com)prendre sa place dans le monde grâce à un autre personnage qui va croiser sa route.
On suit avec bonheur ses évolutions, jusqu'à la scène finale qui m'a fait verser une petite larme.
L'autre thème de ce roman est la philosophie boudhiste et la spiritualité en générale.
Certains penseront que ce roman est trop léger, simpliste. C'est vrai qu'on n'a pas pas de grande explication sur le boudhisme zen. Mais en réalité, je dirais qu'on en a l'essentiel. Parce qu'à
travers cette histoire on le ressent. J'ai l'impression de beaucoup mieux comprendre certaines pensées de cette philosophie. Peut-être parce que finalement tout cela ne passe pas par la tête mais
par le coeur. Par les émotions.
Je garderai longtemps une place pour ce roman. Parce qu'il a besoin de temps pour s'épanouir en nous. On ne comprend pas immédiatement. On se dit que c'est un peu facile. Mais avec un peu de
temps on se rend compte à quel point ce livre est humain.
Résumé : Dans une ville du Japon, de nos jours, un garçon de 10 ans grandit dans un orphelinat. Son père est mort de surmenage professionnel
et sa mère est atteinte de cyclothymie aiguë. Comme tous les enfants de son âge, il est passionné de technologies et de jeux vidéo.
Étrangement, il a attiré l'attention d'un lutteur de sumo, de passage. Ce dernier, grand maître de force et de sagesse, a repéré le « gros » qui se cache en lui. Il entreprend donc, alors que ce
gosse garde sa corpulence normale, de lui expliquer les éléments fondamentaux et les pratiques d'un sport ancestral et d'un art martial qui touche à la plus profonde philosophie zen...