Ce livre est
assez difficile à raconter. En fait, il n'y a pas vraiment d'histoire. Ce qui est intéressant, c'est l'écriture : imprévisible, drôle, surréaliste (selon le sens littéraire du terme). Cela
ressemble à du Breton, à du Prévert, mais ça n'en est pas. Chevillard est unique. Il a un rythme, une verve, une ingéniosité qu'il ne soit à personne. Seulement à lui-même. Et c'est ça qui est
fantastique. Au premier abord, on est un peu perdu, puis peu à peu on se laisse porter. Nulle besoin de se tordre les méninges, ça vient tout seul. On flotte sur une marée d'idées, de
non-sens.
Vraiment réjouissant. On a l'impression de découvrir vraiment quelque chose de nouveau. Il ne faut donc pas hésiter à se laisser enchanter par cet auteur. A essayer au moins une fois pour voir
par soi-même!
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Du même auteur :
- PALAFOX : tout aussi réjouissant dans l'écriture ! L'histoire est aussi plus facile à suivre. Mais pas vraiment plus facile à raconter. Disons que c'est un animal qui arrive dans une famille et qui va tout chambouler. Son nom : Palafox.
Un petit extrait : « Certes, à première vue, tout laisse à penser que Palafox est un poussin, un simple poussin puisque son œuf vole en éclats, un autruchon comme il en éclôt chaque jour de
par le monde, haut sur pattes et le cou démesuré, un girafon très ordinaire, au pelage jaune tacheté de brun, un de ces léopards silencieux et redoutables, volontiers mangeurs d'hommes, un requin
bleu comme tous les requins bleus, assoiffé de sang, en somme un moustique agaçant de plus, avec sa trompe si caractéristique, un éléphanteau banal, mais bientôt on se prend à en douter. Palafox
coasse. Palafox nous lèche le visage et les mains. Alors nos certitudes vacillent. Penchons-nous sur Palafox. »
- DEMOLIR NISARD : A conseiller à tous ceux qui sont allergiques à un certains types de critiques littéraires. Vous savez, les compassés, les sûrs-d'eux-à-100%. Ceux qui considèrent que le style est immuable et la littérature aussi. Tel est (selon Chevillard) Désiré Nisard, critique du 19ème. Et son personnage n'aura de cesse de le démolir, de le réduire à rien, de le faire disparaître. Par tous les moyans... La fin du livre est particulièrement réussit et éclaire le livre d'un point de vue très intéressant : comment anéantir son ennemi (surtout si celui-ci a déjà passé l'arme à gauche)? Je vous laisse découvrir la réponse de Chevillard.